Une opposition ferme du parti socialiste
Le PSOE de Tenerife rejette le Plan Rector de Uso y Gestión (PRUG) du parc national du Teide, arguant qu’il « ne répond pas à la surfréquentation du principal espace naturel protégé des Canaries ». C’est ce qu’affirme Tamara Raya, secrétaire générale insulaire des socialistes, pour qui le plan « n’agit pas contre les espèces invasives comme les mouflons, les lapins et même les chats sauvages ».
Un plan adopté sans concertation
Mme Raya insiste sur le fait qu’« on ne peut pas être d’accord avec un PRUG qui est approuvé en tournant le dos aux associations écologistes, à la communauté scientifique ou à la Fédération des alpinistes ». Elle rappelle que « toutes ces associations ont voté défavorablement à l’approbation de ce document ». Parmi les aspects motivant le rejet du PSOE, sa secrétaire générale à Tenerife souligne que le nouveau Plan « ne prend pas en compte les principaux problèmes du parc national du Teide », un point que, selon elle, « le Conseil Supérieur de Recherches Scientifiques (CSIC) met très clairement en évidence dans un rapport accablant ».
Des lacunes pointées du doigt
Dans son analyse, Tamara Raya explique qu’avec ce document qui doit ordonner l’activité dans cet espace protégé, « on assouplit les mesures de conservation, on ignore la surfréquentation d’un parc qui accueille plus de cinq millions de visiteurs par an, on n’agit pas contre les espèces invasives et on réduit la recherche ». Elle précise qu’un aspect aussi pertinent « que l’incidence que pourrait avoir le changement climatique n’est pas non plus pris en compte ». L’élue, également députée régionale, argue qu’au PSOE, « nous sommes d’accord avec beaucoup des questions soulevées par différents collectifs, qui demandent une révision intégrale du plan ».
La question budgétaire au cœur des critiques
Dans cette critique, Tamara Raya n’omet pas l’aspect économique et accuse le gouvernement insulaire (coalition CC-PP) de « diminuer le budget destiné à la conservation du parc national ». En 2026, il dépasse les 9,8 millions d’euros, soit une baisse de 237 000 euros (-2,35%) par rapport à l’année en cours, où le Cabildo (conseil insulaire) disposait de moins de 10,1 millions d’euros. De plus, d’autres sources socialistes soulignent que le budget du domaine de l’Environnement Naturel de la Corporation insulaire est réduit de 2,45 millions d’euros (passant de 75,42 à 72,97 millions), « et ce, malgré 4,8 millions d’euros supplémentaires provenant de la taxe forestière (céntimo forestal) ». Le PSOE rappelle que « avec ce budget, le Cabildo développe la gestion forestière et environnementale de l’île, y compris celle du parc national du Teide ».
Le plan de mobilité en préparation
De son côté, la présidente du Cabildo, Rosa Dávila, a annoncé hier que les travaux avancent « pas à pas » sur l’élaboration du plan de mobilité du PRUG du Teide, confié à la Corporation insulaire. Sans vouloir avancer de délais concrets, elle espère que le document pourra être opérationnel avant fin 2026. Elle a commenté que la philosophie pour relever ce défi est d’« ordonner » la visite et de donner la priorité aux transports collectifs et publics.
Un nouveau cadre pour un monument naturel
Le nouveau Plan du Teide redéfinit la façon dont est géré l’un des espaces naturels les plus emblématiques du pays. Il établit quatre zones distinctes avec des critères différents d’accès, de protection et d’activités autorisées. Le Plan d’Usage et de Gestion a été approuvé lundi dernier par le Conseil de gouvernement régional et publié hier au Bulletin Officiel des Canaries (BOC). Il entrera en vigueur dans 15 jours, le vendredi 19 décembre.


