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Un garde civil jugé à Tenerife pour délit militaire

L’Association Unifiée des Gardes Civils a convoqué un rassemblement ce jeudi à partir de 8h30, en protestation contre le Code Pénal Militaire qui place un garde civil sur le banc des accusés pour un délit d’abandon de résidence, après s’être rendu en Espagne continentale alors qu’il se trouvait en “arrêt maladie non restrictif” autorisant les déplacements.

Un procès reporté à plusieurs reprises

Le rassemblement aura lieu aux portes du Tribunal Militaire de Santa Cruz de Tenerife, selon l’a précisé le collectif dans un communiqué de presse diffusé aux médias. Le procès, qui était initialement prévu pour le 14 octobre dans la salle d’audience du Tribunal Militaire Territorial Cinquième, à la caserne d’Almeyda, avait été reporté au 5 novembre, mais sa tenue a finalement été ajournée à nouveau pour ce jeudi 4 décembre.

Les faits se sont produits lorsque le garde civil concerné, affecté à la caserne de Las Américas, se trouvait en arrêt maladie après avoir subi un accident durant l’été 2024.

Un déplacement autorisé médicalement

Selon les détails fournis par l’Association Unifiée des Gardes Civils, celui-ci se serait rendu en Espagne continentale afin de rendre visite à sa famille et de pouvoir être pris en charge par ses proches, en vertu du Décret Royal 274/2018, qui l’autorisait à fixer temporairement sa résidence à Grenade auprès de sa famille, après que les services médicaux de la Garde Civile aient expressément confirmé “qu’il n’existait aucune contre-indication médicale au déplacement”.

Cependant, poursuivent-ils, tout cela a finalement motivé l’ouverture d’une procédure disciplinaire pour une “infraction légère” qui a finalement abouti à une mise en accusation pour délit d’abandon de résidence lorsqu’il a été finalement affecté en dehors des îles.

Selon l’organisation, cette mesure concrétise la violation du droit de se déplacer sur l’ensemble du territoire national sans modifier sa résidence.

Une campagne “Prisonnier de l’insularité”

Pendant que la procédure avançait, et dans l’objectif de rechercher une solution par toutes les voies légales possibles, l’Association a maintenu depuis septembre des réunions avec les porte-parole des questions liées au ministère de l’Intérieur des groupes parlementaires PP, PSOE, SUMAR, VOX et Coalition Canarienne, le tout dans le but de “leur exposer le cas et les circonstances” entourant le garde civil concerné.

Face à cette situation, le collectif a finalement décidé de convoquer un rassemblement aux portes du Tribunal Militaire d’Almeyda, en solidarité avec le collègue affecté. Parallèlement, l’organisation a lancé une campagne en sa défense sous le slogan “Prisonnier de l’insularité”.

Une demande de suppression du Code Pénal Militaire

Concernant le Code Pénal Militaire, l’Association Unifiée des Gardes Civils (AUGC) réclame la suppression du Code Pénal Militaire pour les gardes civils dans l’exercice de leurs fonctions policières, exprimant sa “ferme opposition” à l’application du Code Pénal Militaire dans des situations administratives ou des services qui sont “strictement de caractère policier”, et qui constituent actuellement 99% de leurs fonctions, et qui, précisent-ils, “sont en tout état de cause éloignés de tout contexte militaire ou de situation d’urgence”.

Concrètement, le collectif a considéré que cette situation représente “une anomalie” dans l’État de droit et, par conséquent, va à l’encontre des principes “d’égalité et de justice qui devraient régir le travail quotidien des gardes civils”, constituant une véritable “aberration” au sein de la démocratie.

“Maintenir la Garde Civile soumise au Code Pénal Militaire viole des principes tels que la sécurité juridique, la libre circulation et la protection juridictionnelle effective, et place les gardes civils dans une position d’inégalité par rapport à tout autre citoyen européen”, ont-ils défendu.

Une réforme législative réclamée

De même, l’Association a exigé une réforme législative “immédiate” pour que le Code Pénal Militaire cesse de s’appliquer aux gardes civils dans l’exercice de fonctions policières, tel que cela avait été établi en 2007 et dont la réforme ultérieure de 2016 a supposé un “énorme pas en arrière” dans les droits des gardes civils et dans l’avancée du corps de la Garde Civile vers la modernisation “que réclament la société et les travailleurs”.

De cette manière, ils défendent une modification de la norme pour que l’application du Code Pénal Militaire aux Gardes Civils reste limitée aux trois cas reconnus par les organismes internationaux : en temps de guerre, pendant l’état de siège, ou lorsqu’ils exercent des fonctions strictement militaires ou dans un contexte de caserne.

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